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"[Ce] tableau à la couronne de fleurs bleues [est] le meilleur et celui à quoi je tiens le plus. Je l'ai fait peu après mon retour de la guerre, après la mort d'Adrienne (...). Je n'ai point systématiquement rassemblé les symboles mais pourtant tous les objets qui s'y trouvent se rapportent à elle. 
La couronne est celle qu'elle portait un jour à l'Opéra, dans une belle loge entre balcon et côté cour, avec une robe de crêpe de Chine vert, du vert du bloc carré qui se trouve dans le tableau. Le vase d'étain me rappelle, par sa matière rongée, les vases funéraires des cimetières. Cette aiguière a été achetée à Bordeaux pendant l'été qui précédait sa mort (...). Le rouleau de sapin en équilibre sur l'aiguière a servi à rouler les riches tissus dont pendant la guerre, elle faisait de si somptueuses robes dans mon atelier. Les trois mâts désarmés aux vergues blanches sont ceux que pendant les premières années de la guerre, un été, je voyais la nuit, vivement éclairés au long des quais de Nantes, tandis que j'allais chercher les waggons (sic) chargés de barres d'acier que j'allais convoyer vers des usines de munitions, vers Paris, souvent 
 pour l'y voir. Le velours bleu a couvert un coussin qu'elle a jadis cousu et sur cette frêle table – et vous y avez aussi dîné – les gobelets de bois sont pauvres et sont ceux d'un petit enfant (...). Ce tableau que j'ai peint avec tant de triste amour .